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Interview : L’IA, nouveau moteur de la formation en entreprise

vendredi 26 décembre 2025

Interview : L’IA, nouveau moteur de la formation en entreprise

YOUR-COMICS Stand: K101
Interview : L’IA, nouveau moteur de la formation en entreprise
Shayan Remtoulah, CEO de Your-Comics
À l’heure où l’intelligence artificielle redéfinit les contours de la formation en entreprise, Shayan Remtoulah, CEO de Your-Comics, livre un éclairage stratégique sur cette mutation sans précédent. Dans cet inteview, il analyse comment l’IA, loin de remplacer l’expert, déplace la valeur ajoutée vers le conseil et l’empathie humaine. Entre promesses d’hyper-personnalisation et risques d’uniformisation des savoirs, découvrez la vision d’un leader du secteur sur l’émergence d’une formation « augmentée », où la technologie sublime la transmission sans jamais sacrifier l’âme du message.
Interview : L’IA, nouveau moteur de la formation en entreprise

Interview de Shayan Remtoulah, CEO de l’agence Your-Comics. Your-Comics est un cabinet de design pédagogique qui accompagne depuis plus de 12 ans les entreprises du SBF120 à rendre leurs messages plus accessibles et impactants.

 

1. L’IA a bouleversé de nombreux secteurs. Quels changements majeurs observez-vous dans l’univers de la formation professionnelle ?

Le secteur de la formation est en pleine mutation. L’IA est notre révolution industrielle : c’est le passage de l’artisanat à l’échelle systémique. Aujourd’hui, on peut concevoir un parcours d’apprentissage complet, générer des modules e-learning et des scénarios interactifs à une vitesse folle. Tout s’accélère.

Pour nous, cela signifie qu'il faut repenser notre modèle. On ne peut plus seulement vendre de la "production de modules" ou de la simple "mise à disposition de contenus". Ces tâches d'exécution sont de plus en plus automatisées. Notre vraie valeur ajoutée se déplace vers le conseil stratégique et l'accompagnement humain. L'IA est un outil fabuleux pour produire du contenu, mais elle ne sait pas diagnostiquer les besoins profonds d'une organisation. Notre rôle est de guider le client pour proposer une solution de montée en compétences qui dépasse la simple consommation de vidéos.

 

2. Au-delà du gain de productivité, quels bénéfices pédagogiques concrets observez-vous ? Comment se répartissent les rôles entre l’humain et l’IA ?

L'IA est bien plus qu'une machine à gagner du temps, c'est un levier d'hyper-personnalisation. Le vrai bénéfice, c'est l'adaptation du contenu au profil de chaque apprenant. On peut désormais tester des dizaines de modalités pédagogiques pour un même sujet en un clin d'œil.

Chez nous, la répartition est claire :

  • L'humain est l'architecte pédagogique : C'est lui qui définit la stratégie, l'ancrage mémoriel et l'engagement émotionnel.
  • L'IA est l'assistant de production : Elle s'occupe de synthétiser des documents techniques longs, de générer des quiz, des scripts de base ou des structures de modules. Mais c'est toujours le concepteur qui vient insuffler de la nuance, de la culture d'entreprise et qui valide la pertinence du message.

3. Quels sont les principaux risques liés à une utilisation généralisée de l’IA dans la formation ?

Il y a un risque réel d'uniformisation pédagogique. Si tout le monde utilise les mêmes outils avec les mêmes instructions, on va se retrouver avec des formations "clones", sans saveur et moins engageantes. C'est la mort de l'attention de l'apprenant !

Ensuite, il y a la question cruciale de la fiabilité des connaissances (les hallucinations de l'IA) et de la propriété intellectuelle des données de l'entreprise. Enfin, nous devons rester conscients de l'impact environnemental : l'entraînement et l'usage massif de ces modèles ont un coût écologique qu'on ne peut plus ignorer dans nos stratégies RSE.

4. Constatez-vous des réticences de la part des directions RH ou Formation concernant l’IA ?

Oui, c'est un sujet fréquent. Beaucoup de nos clients craignent de perdre le "lien humain" dans l'apprentissage. Ils ont peur de proposer des parcours "robots", froids et désincarnés. Une autre barrière majeure est la confidentialité des données : les entreprises hésitent à injecter leurs savoir-faire stratégiques dans des IA dont elles ne maîtrisent pas totalement les serveurs.

Notre rôle est d'être totalement transparents. Nous expliquons que l'IA est un support de conception, pas un substitut au formateur. Nous proposons souvent deux approches : une assistée par IA pour la rapidité et le volume, et une approche artisanale pour les sujets hautement stratégiques. Le client garde toujours le contrôle.

5. Comment préserver une "signature pédagogique" propre à votre organisme face à l’IA ?

Pour éviter le contenu générique, nous avons pris une décision ferme : l'ingénierie de haut niveau reste humaine. Ce sont nos experts qui conçoivent le "fil rouge" et l'expérience apprenant sur mesure. On voit trop de formations sur le marché qui se contentent de copier-coller des réponses de ChatGPT.

Pour nous, la technologie vient seulement enrichir des éléments spécifiques : créer un cas pratique complexe, simuler un chatbot d'entraînement ou générer une voix off de qualité. Mais l'âme de la formation passe par notre méthodologie propriétaire et notre compréhension du terrain.

6. Sur quels leviers miser pour continuer à se différencier ?

La clé, c'est l'expertise métier et l'empathie. L'IA ne peut pas reproduire la capacité à capter les signaux faibles d'une équipe en difficulté ou l'humour qui va débloquer une situation d'apprentissage. Notre force réside dans la pédagogie active et le "social learning". On mise aussi sur la pédagogie : apprendre à nos clients à devenir eux-mêmes des "utilisateurs augmentés" de ces outils.

7. À l’horizon 2030, comment imaginez-vous l’évolution des métiers de la formation ?

Je suis très optimiste. Les formateurs ne vont pas disparaître, ils vont être magnifiés. Le responsable formation de 2030 sera un ingénieur d'expérience d'apprentissage hybride. Il devra maîtriser les sciences cognitives, la narration, et savoir dialoguer avec les machines pour créer des simulateurs ultra-réalistes.

La formation initiale des talents L&D doit être repensée. Les écoles doivent intégrer l'IA non comme un outil de triche, mais comme une nouvelle compétence d'ingénierie. Le projet de formation sera plus court, plus itératif, mais l'intelligence humaine restera le pivot pour donner du sens à l'apprentissage.

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