L'Asphyxie de la "GenAI Junk" : 2026 signe le grand retour de l'expertise.
Le constat est là. La "lune de miel" de l'IA générative est terminée.
En discutant avec des dizaines de Directeurs Formation, le constat est partout le même : l'industrie est en train de se noyer sous la "GenAI Junk". Ce torrent de contenus "fast-food" générés en un clic, faciles à produire, mais pédagogiquement vides.
Le résultat ? Des LMS qui débordent de modules plats, sans âme.
Le risque ? Un désengagement massif des collaborateurs, et un COMEX qui commence à se demander si l'IA en formation n'est pas juste un nouveau centre de coût à la mode. La crédibilité des stratèges L&D est en jeu.
L'industrie a collectivement commis une erreur stratégique : celle de confondre production de contenu et montée en compétence.
Le salon Learning Technologies 2026 marque, selon moi, la fin de cette illusion. L'ère de la quantité se termine et l'ère de la pertinence recommence. C'est l'heure du pragmatisme.
La "Grande Filtration" : ce qui va survivre à l'IA-Gadget
Ce que j'appelle la "Grande Filtration" est en marche. Mais il ne s'agit pas tant d'une extinction d'outils que d'une extinction de fonctionnalités.
Nous les avons toutes vues : ces fonctions "IA" ajoutées à la va-vite sur les plateformes, sans fondement ni recherche pédagogique. Elles promettent de remplacer vos ingénieurs pédagogiques par un clic, mais s'avèrent in fine inutiles, car elles sont déconnectées de la réalité métier.
Ce sont ces "gadgets" – qu'ils soient un outil à part entière ou une simple option dans un menu – qui vont disparaître, ou être si peu utilisés qu'ils seront retirés.
Les seules briques IA qui survivront sont celles qui ont compris que l'IA n'est pas un pilote, mais un copilote.
L'avenir n'est pas à l'IA autonome, mais à l'Expert-Augmenté. Chez Kwark, cette conviction guide toute notre R&D. Pour qu'une solution IA survive, elle doit résoudre deux problèmes stratégiques bien plus profonds que la simple "création".
1. L'IA doit enfin réconcilier l'Expert-Métier et le L&D.
Le vrai goulot d'étranglement de la formation n'a jamais été la création de vidéo. C'est la capture et la validation de l'expertise.
Vos experts métier (SME) sont sur-sollicités et détestent vos processus L&D. Les interviews, les validations de storyboards... C'est lent, pénible, et le résultat est souvent décevant pour eux. L'IA-Gadget aggrave ce problème en générant du contenu sans l'expert, créant des modules génériques qu'il doit ensuite corriger.
L'IA intelligente est un pont. Elle doit devenir l'interface la plus rapide pour qu'un expert puisse transmettre son savoir, le valider, et ensuite laisser l'IA gérer l'industrialisation (traduction, voix-off). C'est seulement ainsi qu'on accélère la production sans sacrifier la pertinence.
2. L'IA doit cesser d'optimiser la production pour enfin optimiser la performance.
La "GenAI Junk" a un effet pervers : elle renforce les vanity metrics. "Regardez ! Nous avons produit 200 modules et nos collaborateurs ont cliqué !" Le C-Suite n'est plus dupe. Le vrai enjeu n'est pas de savoir si quelqu'un a fini un module. L'enjeu est de savoir s'il sait appliquer.
La vraie révolution n'est pas l'IA qui génère du texte. C'est l'IA pédagogique : celle qui est capable d'analyser une réponse ouverte, de comprendre un raisonnement, d'évaluer un cas pratique complexe.
Pour des organismes de certification que nous accompagnons, le défi n'est pas de faire des QCM. C'est d'évaluer des milliers de copies qui demandent du jugement. L'IA ne remplace pas l'expert-correcteur ; elle lui donne des super-pouvoirs, traitant 80% des cas évidents pour lui permettre de se focaliser sur les 20% à forte valeur ajoutée.
L'avenir est multimodal et c'est l'Humain qui pilote.
En fin de compte, il ne faut pas confondre production et conception.
L'IA générative actuelle est un formidable outil de production. Mais elle n'est pas un concepteur pédagogique. Elle ne sait pas imaginer l'expérience parfaite, car elle n'a ni contexte, ni empathie, ni intentionnalité stratégique.
Elle ne sait pas quand un module vidéo suffit, quand il faut basculer sur un serious game pour ancrer un comportement, ou quand un onboarding sera 10 fois plus impactant en immersion VR.
C'est là que l'expertise de "l'Agence" – notre cœur de métier – reprend sa place centrale. L'IA gère le laborieux. L'Humain pilote la stratégie et l'émotion.
Ne venez pas sur notre stand pour voir une énième "démo d'IA". Venez plutôt échanger sur votre stratégie pédagogique à l'ère du post lune de miel IA et des promesses non tenues.
Au plaisir d'échanger sur notre stand D50, n'hésitez pas à aller (re)découvrir Kwark.